L'origine du village pourrait remonter à l'époque romaine, si l'on en croit l'Inventaire générale des monuments et des richesses artistiques de la France. En tout cas, ce qui est certain, c'est l'existence d'une population plus ou moins important à l'époque mérovingienne (environ 460-750). En effet, lors de travaux d'adduction d'aux au nord du village en 1952, sept s"pultures provenant d'un cimetière mérovingien ont été.

C'est aussi durant cette période, en l'an 677, plus précisément, lors de la fondation furent l'abbaye d'Ebersmunster par le duc d'Alsace Aldaris, que des fondations furent faites à cette abbaye, donations situées sur la ban d'Uttenheim. Mais ce n'est qu'un siècle plus tard, environ, qu'est mentionné pour la première fois officiellement le nom du village: en l'an 788, il s'appela Ottinghaim, ce qui reste assez près, phonétiquement, du nom d'Uttenheim en dialecte, Uadna. Il s'appellera alors successivement Veratesheim (817), Ousenheim (1156), Outenheim (1183), Udenheim (1240), Uotenheim (1270), Utenheim (1339), avant de prendre son nom définitif 1422.

Le village a appartenu à l'évêque de Strasbourg et d'autre part aux landgraves de Werde jusqu'en 1232. A cette date, Henri, comte de Werde, donne définitivement à titre de fief oblat à l'évêque de Strasbourg, Monseigneur Manderscheid, sa cour sise à Uttenheil et d'autre biens situés ailleurs. Il y eut ensuite des changements fréquents, et en 1790, la famille Reinach-Werd perd définitivement le titre et la terre. Mais revenons quelques siècles en arière, pour bien comprendre les différents et principaux changements subis par Uttenheim. En 1147, Uttenheim donne son nom à une famille de Nobles. Ceux-ci demeuraient dans un manoir. Ils achetèrent plus tard le château de Ramstein, près de Scherwiller, et deviendront dès lors les Uttenheim de Ramstein. Issus d'une famille de paysans qui se sont peu à peu enrichis et cultivés, les Utteheim ont été ennoblis et nommées Chevaliers d'Uttenheim, et admis au sein de l'ordre Teutonique. D'après les différents documents que j'ai pu réunir sur eux, ils auraient fait beaucoup de bien dans le village. Cette lignées s'éteindra en 1669 à la mort de Bernard-Frédérique d'Uttenhem-Ramstein. Les figures les plsu marquantes de la famille furent Berthold, Abbé de Schutten de 1245 à 1252, Jean III, Abbé de Herrenalb, mort en 1478, Christophe(1457-1527) et Craton Hoffmann (1450-1501). Arrêtons-nous quelques instants sur ces deux dernières personnalités.

En effet, le premier fut très populaire fin XVI dans la région. Cet illustre représentant de la famille devint Docteur et Chanoine du Chapitre de Bâle et recteur de l'Université de 1473 à 1494. Christophe devint de nouvel évèque de Bâle le premier décembre jusqu'à sa mort.

Quand à Carton Hoffmann, il fut à partir de 1477, Directeur de la fameuse école latine de Sélestat, et professeur d'un certain Beatus Rhenanus...

En 1338, Uttenheim est à nouveau restitué à l'Evêché de Strasbourg. Mais les droits de patronnage et la dîme sont alors perçus par l'abbaye d'Ebersmunster: le paiement de ces droits accordaient au village l'appui et le soutien de l'abbaye d'Ebersmunster. Au travers des différents document des Archives départementales, nous retrouvons souvent traces de liens en l'abbaye et Uttenheim. C'est ainsi qu'en 1606, par exemple, nous apprenons que l'abbaye d'Ebersmunster est obligée d'introduire une requête afin que le village lui paye la rente dimière. Cependant de tels conflits n'empêchèrent pas l'abbaye d'Ebersmunster d'ériger en 1743, un nouvrau clocher dans l'actuelle église paroisiale et dont la décoration entérieure n'est pas sans rappeler l'intérieur de l'abbaye d'Ebersmunster.D'où son surnom de "Petite Ebersmunster". Les Bénédictins administrèrent la paroisse jusqu'en 1749. nous reviendrons un peu plus loin sur l'architecture de l'eglise.

Durant la première moitié du XV siècle, Uttenheim était de nouveau sous la possession d'une famille de Nobles: les Seebach. Puis, en 1653,le village revint entre les mains des Reinach-Werd. Jusqu'à la Révolution Française, il reste sous la domination de la famille Chevaliers germaniques. Notons cependant que la dîme et les droits de patronnage continuèrent d'être perçus par l'abbaye d'Ebersmunster,indépendamment de la possesion d'Uttenheim par les Nobles.

Du XVIII siècle à nos jours, aucun événement majeur historique n'est à signaler, cependant, certains document permettent par exemple de nous donner un aperçu de l'évolution démographique  du village, de transaction de bien avec une commune environnante ou encore des dates relatant certains fait, comme par exemple la construction de certains édifices encore existants ou disparus.

Ainsi, nous constatons que les différents changements qui se sont produits au fil des siècles n'ont pas suscité apparemment de grands bouleversement dans la vie des habitants. Ces changements, lorsqu'ils ont eu lieu se sont faits sans heurt.

Une des constantes de l'histoire d'un village est également très souvent la présence des armoiries, que l'on retrouve au fil des siècles.

Les armoiries, ensemble de signes, devises et ornements de l'écu d'un Etat d'une vile oue ncore d'une famille, sont apparues en Occident vers le mileu du XII siècle. D'abord individuelles et réservées aux seuls combattants, les armoiries deviennent progressivement héréditaires. Plus tard eles s'étendant aux villes et aux villages.

Le blason d'Uttenheim est originaire de la localité même et reprend en fait les couleurs des Uttenheim de Ramstein (fin XII). Il est d'un type très fréquent. Le blason se nomme "de Sable à la bande d'Or". La bande en or est une pièce délimitée par deux traits obliques, descendant du caton dextre du chef du caton au caton senestre de la pointe, selon les termes exacts de l'héraldique. L'or classé dans les métaux, c'est traditionnellement représenté par la couleur jaune, quand au sable, il fait partie des couleurs, et est représenté par le noir. Le cimier, qui est la figure posée sur le timbre du casque qui surmonte l'écu des armories, est une tête d'homme ou de géant, au teint couronné d'or, les cheveux épars et flottants autour d'un casque, eu guisse de lambrequins (longs rubans partant du casque et entourant l'écu). La chevelure est semée d'une plante sauvage, dénomée bardane, ressemblant à des petits chargons dont les pointes s'aattachent aux vêtements: leurs particularité est qu'elles sont en or.

Cet écusson est, de nos jours, toujours très présent dans le village, puisqu'il orne les bacs à fleurs disposés à de nombreux endroits à travers les rues de la commune.